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Ton soutif c'est du 85B ou alors du 85C ? » Demandais-je en riant. La jeune femme se retourna et me lança le regard le plus ignoble de toute ma vie. Ça lui allait pas cet air, elle qui était si jolie à la base. De toute façon je me demande bien pourquoi les femmes râlent tout le temps. Si j'étais une femme j'aurais apprécié la question, ça veut dire qu'on s'intéresse, et j'aurais sûrement même montré l'étiquette, histoire de prouver ce que j'avance. Elle avança vers l'ascenseur et appuya sur le bouton. Je ne la lâchais pas du regard, la dévorant même, je restais quand même près d'elle sans pour autant être oppressant. Quand les portes s'ouvrirent j'entrais avec elle. Un instant je me demandais pourquoi il n'y avait pas de boutons pour arrêter l'ascenseur dans sa montée, dans les films il y en a toujours un et après les mecs font des trucs sales qu'avec des filles canons dedans. Puis je sentis que l'ambiance était pesante. «
Désolé pour la question j'ai un humour de merde et c'était surtout pas très délicat. On a qu'à recommencer du début. Moi c'est Aiden. Je viens d’emménager au troisième. » - «
T'as posé une question ? Rien entendu. Maisy enchantée. » En plus d'être agréable à regarder, la jeune femme était aussi agréable à écouter, autant pour la douce mélodie de sa voix que pour les paroles qu'elle délivrait.
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La fine mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux ne semblait pas la gêner plus que cela, mais moi ça me gênait. Je passais langoureusement mes doigts sur sa joue et la remettais à sa place. Mes lèvres vinrent se déposer sur les siennes. Nos langues se mirent tout d'un coup à danser ensemble dans un long et tendre baiser. Quelques secondes de plus et c'était le paradis. La jeune femme écarta sa bouche pour respirer à nouveau. «
Je t'aime. » Un immense sourire s'afficha sur son visage et illuminait ses traits parfaits. «
Comment j'ai fait pour vivre sans ça avant ? » Elle laissa échapper un petit rire et emporter par son son mélodieux, je fis de même. Avec elle j'étais tout simplement plus le même. Je devenais un type bien, le genre de mec prêt à se caser pour une bonne période de sa vie. J'avais pas cessé de boire et de fumer, mais j'avais diminué mais consommations, parce qu'elle me l'avait demandé. Ouais j'avais beaucoup fait pour elle. Peut-être que je m'y étais plus attaché que prévu...
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Là c'est le moment où jme dis que je suis le plus gros connard de toute la terre. Et après c'est le moment où jme dis que je suis vraiment pas fait pour les relations stables. En fait tout ça n'était qu'illusion, j'avais l'impression de devenir quelqu'un de meilleur, mais on ne change jamais un con. Une nana passe, elle te drague un peu, tu te la fais, tu te rappelles que t'as déjà une copine et là c'est déjà trop tard elle est déjà en train de te gueuler dessus. «
Putain comment j'ai pu être aussi conne ! Je suis pas blonde pourtant. » Un rire sarcastique traversait ses lèvres et ses dents se serraient. Je restais là sans bouger ni rien dire. J'avais fauté alors qu'est-ce que je pouvais rajouter d'autre. J'allais pas lui dire de se calmer. Dire ça à une femme c'est comme vouloir éteindre un feu avec de l'essence, c'est mille fois pire. Ses poings se serraient. Elle fit quelques mouvements avec ses bras. Elle allait à gauche puis à droite, jouait avec sa bague, se craquait les doigts, se mordait la lèvre, fit un tour sur elle-même. Tout simplement, Maisy ne tenait plus en place. «
En même temps tu m'as jamais dit je t'aime donc finalement j'aurais dû me douter que tu t'es foutu de ma gueule de a à z. » J'haussais les épaules. «
N'importe quoi. » - «
Non pas n'importe quoi. De toute façon tu peux retourner avec elle, je veux plus te voir. Tu me croises dans l'ascenseur tu m'adresses pas un mot et tu regardes le sol, tu supprimes mon numéro et tu me bloques sur facebook. C'est clair comme ça ? »
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Elle ne m'avait jamais obsédé autant que depuis qu'elle m'avait plaqué. Elle : Maisy. C'est comme s'il n'y avait plus qu'elle dans ma tête. J'avais beau essayer de l'oublier avec d'autres filles, rien à faire elle était encore présente dans toutes mes pensées, matin, midi et soir. Elle me rendait fou, mais encore plus quand je la voyais avec ce type, le mec du premier. Elle savait parfaitement que je voyais son balcon du mien alors pourquoi s'afficher là-bas à l'embrasser tous les soirs ? Nan mais sérieux elle le fait exprès je suis pas en train de perdre la boule ? Je cogitais en attendant l'ascenseur quand elle y entra, un sourire aux lèvres. Je levais les yeux vers elle et la fixais longuement. «
Quoi ? » Fit-elle en changeant immédiatement d'attitude. «
C'est quoi ce petit jeu avec ce mec ? T l'utilises pour me rendre jaloux c'est ça ? Si tu veux tout savoir c'est gagné. Maintenant tu lui dis que c'est finit entre vous. » La jeune femme se mit aussitôt à rire. Moi je ne trouvais pas la situation hilarante. Je serrais mes poings, ma mâchoire suivit, puis tout d'un coup mon bras frappa la cage en acier de l'ascenseur. «
Arrêtes j'ai dit ! » Mon ton se voulait sec et appuyait mon mouvement. Mon bras bloquait alors le passage pour qu'elle puisse sortir de l'espace clos. «
On va avoir un bébé alors non je joue pas avec lui et non je ferais pas ça. Alors, maintenant s'il te plaît laisses pour sortir. » Sous le choc de cette annonce, je laissais retomber mon bras le long de mon corps, lui laissant la place nécessaire pour sortir. La jeune femme s'engouffra aussitôt dans le vide qu'il y avait entre moi et la porte métallique pour quitter directement l'immeuble.